Le Ressenti Alchimique nous amène à réaliser que ce que l’on ressent peut être transformé, ç-à-d que le mal-être, les émotions intenses, la souffrance que l’on vit dans notre corps est une matière première qui peut être transformée en paix, en plénitude, en joie, en amour…

Cette pratique est avant tout une attitude intérieure, une manière de ressentir nos sensations physique avec conscience et bienveillance, pour dénouer le flux des sensations, des feeling, des émotions et des croyances qui nous traversent et nous constituent.

Si l’expérience, le traumatisme, le conditionnement, est passé et ne peux pas être changé, le ressenti, lui, est présent ici et maintenant, dans notre système nerveux et dans nos sensations corporelles. Là nous avons le pouvoir de le sentir, de le calmer, de le rassurer, de l’harmoniser…

Directement inspiré par la Métathérapie de Marie-Madeleine Alliot, le Ressenti Alchimique est une pratique que l’on peux faire seul ou accompagné. Elle nous rend autonome et elle est à la base de la Respiration Alchimique…

La Respiration Alchimique intensive

Dans sa forme traditionnelle, la Respiration Alchimique utilise le souffle d’une manière puissante et continue pour réveiller les sensations du corps et intensifier les ressentis de notre vie intérieure.

Elle nous permet de faire remonter à la surface ce qui est sous-jacent, caché dans notre inconscient… et de rentrer dans des états de conscience modifiés, rapidement et simplement. C’est une rencontre avec soi, un nettoyage énergétique, une guérison des vieilles blessures du coeur et de l’âme…

Grâce à une respiration intensive, nous activons le flot d’oxygène et de prâna dans le corps et commençons à ressentir tout plus fort. Là où ça circule bien, les sensations peuvent devenir complètement extatiques et là où ça ne circule pas bien, nous prenons conscience d’espaces bloqués, congestionnés, voir douloureux…

Nous développons notre capacité à ressentir ces espaces, à y faire circuler l’air, l’énergie, la présence et l’amour. En acceptant pleinement de sentir ce qui est désagréable, on amène l’énergie au coeur des sensations, et les choses se libèrent et se transforment…

c’est une technique simple et puissante qui se pratique plutôt occasionnellement, car elle demande qu’on y plonge complètement.

Le Ressenti Alchimique méditatif

Au coeur de cette pratique intensive se cache une attitude profonde qui nous invite à sentir ce qui se passe au fond de nous et à accueillir tout cet univers énergétique et psychologique qu’il y a dans nos ressentis physiques et subtils.

Tous les jours au réveil, on pourrait prendre un moment pour soi, pour se poser, pour laisser le mental se calmer et se simplifier en ressentant les sensations du corps.

Nos sensations corporelles sont comme un miroir de ce qui se passe dans notre conscience, c’est le temps ralenti de l’esprit. En observant les sensations et en rentrant dedans, on peux ressentir un monde d’énergie, d’émotions, de pensées, de croyances…

Ancrage et verticalité

On peux commencer par laisser notre respiration s’approfondir et descendre le plus bas possible dans le ventre : une respiration calme, profonde et consciente qui nous fait descendre dans notre bassin. On va ressentir que l’on se pose sur le sol, que l’on s’ancre dans notre bassin… et depuis là, on ressent notre sacrum et on laisse notre colonne vertébrale se redresser dans notre ciel intérieur, un ciel vaste et infini, un ciel de pure présence, notre pure essence… l’essence-ciel.

On part du plus dense, du plus concret, des sensations physiques, pour s’ouvrir dans le subtil, dans la présence qui observe. On ne change rien, mais on laisse se calmer, se poser… on laisse notre présence s’ouvrir, se connecter à ce qui est plus vaste, se relier au sacré…

Pranayama du matin

Dans plusieurs langues, le mot respiration et le mot esprit sont le même mot. En latin par exemple: in spiritus, va donner en français : inspiration. Inspirer ou être inspiré ! On parle autant de respiration que d’esprit éclairé !

Je vous propose 3 exercices de respiration pour être actif dans notre souffle tout en étant à l’écoute du vécu intérieur :

1. Inspirer fort par le nez pendant 2-3 secondes. Prendre le temps de ressentir. Expirer fort par le nez pendant 1-2 secondes. Ressentir. Pratiquer 2-3 minutes. Pause. Recommencer.
2. Kapalabhati. Expirer rapidement par le nez en rentrant le ventre à chaque expire. Laisser le corps se détendre au maximum. Massage des organes internes et massage du diaphragme. Faire une série. Pause, ressentir. Recommencer.
3. Anulom Vilom. Fermer alternativement une narine après l’autre. Inspirer par la gauche, expirer par la droite. Inspirer par la droite, expirer par la gauche, et ainsi de suite. Une respiration vive pour ouvrir et dynamiser le corps.

Après chaque pratique, prendre le temps de sentir ce qui se passe. Si ça fait tourner la tête, placez-vous au centre du tourbillon et appréciez ! L’idée est surtout celle d’une pratique matinale pour stimuler et réveiller le corps et l’esprit.

L’attention aimante

On va simplement ressentir ce qui est là, sans juger… être présent avec bienveillance… rentrer dans une attention aimante qui accepte tout ce qui est là, qui ose tout ressentir, même ce qui est désagréable, gênant ou douloureux, car c’est là que le travail de transmutation commence !

Si le calme règne dans notre intériorité, nous pourrons laisser cette paix se propager et le silence s’approfondir, pour entrer dans une écoute de plus en plus profonde et subtile.

Si l’on est pris dans des tempêtes émotionnelles, on va aussi rester présent : observer, ressentir et accueillir ces parties de nous qui ont mal, qui ont peur, qui hurlent ou qui pleurent…

On va les accueillir avec amour, les écouter pour les comprendre… jusqu’à qu’elles se sentent vues, reconnues, acceptées, aimées… et alors la magie peut avoir lieu, elles commencent à fondre, à s’apaiser, à se transmuter… et l’énergie qui était bloquée ou explosive va se remettre à circuler harmonieusement et va libérer sa nature réelle qui est sereine, joyeuse, aimante…

L’alchimie intérieure

La clé est d’accepter de tout ressentir et de rester présent jusqu’au bout… d’observer ce qui se passe lorsqu’on ressent avec bienveillance les parties qui ont mal…

Parfois, lorsque ça devient très dur, on peut rencontrer le vide, le désespoir, l’anéantissement… c’est toujours des sensations, des émotions. Rien d’autre. On a le pouvoir de les sentir, de les accueillir. De rester présent. Le vide est souvent douloureux. Il nous ronge, nous consume et nous laboure… Il va creuser dans nos profondeurs… et pourtant, si on va l’explorer, on réalisera que c’est une porte. Si on peux le ressentir totalement sans fuir, on peut le traverser, et il nous ouvrira sur la Plénitude. Le Vide est la porte du Plein.

En suivant le fil rouge de la sensations douloureuses, nous cheminons jusqu’au coeur de la partie de nous qui a mal. En amenant de la présence et de l’amour dans cet espace, nous permettons à l’énergie de se transformer… et notre essence profonde se libère, laissant émerger les qualités vivantes qui étaient cristallisées là…

Prise de conscience & compréhension

Lorsqu’on ressent en profondeur ce qui se passe en nous, il y a souvent des prises de conscience, des compréhensions qui apparaissent… une connaissance de soi, vécue, sentie, expérimentée, qui nous enseigne et nous transforme. C’est comme une nourriture pour l’âme.

Nos défauts, nos difficultés, nos souffrances, sont donc nos qualités en cours de développement. « On a juste assez d’ombre pour développer notre lumière » disait Sri Aurobindo. En portant la lumière de notre conscience sur nos ténèbres intérieures, on révèle, on met en lumière ce que l’on porte au fond de soi. On apprend à se comprendre, à se connaître.

En prenant un temps pour soi chaque jour, on rentre en résonance avec notre vie intérieure, on apprend à devenir présent dans nos sensations, à écouter le silence qui est derrière, à sentir Celui qui observe, Celui qui est conscient en nous… et dans cette Présence, on laisse la vie s’alchimiser et nous révéler, un brin de son infinie beauté…

Sébastien Fazan

Transformation par l’attention aimante

Créée par Marie-Madeleine Alliot en 2001, la Métathérapie est une pratique d’accompagnement par introspection volontaire, une méthode pertinente et efficace qui part du corps comme porte d’entrée thérapeutique.

Derrière toute problématique dans notre vie, il y a une douleur émotionnelle, une croyance limitante et un sens de l’identité meurtri, qui se manifestent dans un ressenti corporel douloureux et des situations extérieures difficiles. Le thérapeute accompagne la personne à aller sentir ce qui se passe en elle, à entrer dans la sensation pour voir les émotions et les croyances sous-jacentes. En portant la lumière de notre attention aimante sur ces zones d’ombre, nous prenons conscience de ce qui est en jeu et pouvons accueillir ce qui a mal en nous.

C’est un travail qui s’appuie sur l’énergie du coeur, la bienveillance, le pardon, l’accueil inconditionnel de tout ce que l’on ressent en soi. On apprend à ne plus fuir, à ne plus résister, mais simplement rester présent à ce qui souffre, dans l’amour et l’acceptation… et les choses se transforment à l’intérieur de notre ressenti. La charge qui était bloquée là se libère dans la présence aimante. L’énergie se remet à circuler et on retrouve son état premier de liberté, de joie, d’amour, de sérénité… C’est une retrouvaille intime avec soi-même, une reconnexion avec notre nature profonde.

L’objectif d’une séance de Métathérapie est donc de retrouver la blessure émotionnelle originelle pour l’accompagner, la laisser s’ouvrir, se transformer et pouvoir réintégrer les énergies positives. Cette pratique s’adresse à toute personne qui a envie de se connaître plus en profondeur… c’est une approche où l’on reprend la responsabilité de ce que l’on vit et qui nous redonne du pouvoir sur nous-même.

Une séance de Métathérapie peut se passer sur deux heures, sur une demi-journée ou sur une journée entière. C’est une véritable plongée dans nos mondes intérieurs, une exploration de notre inconscient. Le thérapeute est là comme un guide, un accompagnant. C’est la personne qui fait le chemin…

En Métathérapie on induit rien, on est présent à ce qui est : présent à la douleur qui a besoin d’être accueillie et présent aux ressources profondes qu’il y a en chacun d’entre nous. Car si d’un côté, il y a une partie de nous qui souffre, de l’autre, il y a notre essence qui est déjà libre et inconditionnée. Entre les deux, c’est le champs d’apprenti-sage… le champs d’expérimentation, d’exploration et de réalisation. En se remettant en lien avec ce qui est plus grand que nous, on retrouve le sens du sacré.

La vie est notre enseignante. Elle nous fait vivre ce que l’on a à apprendre. Elle fait surgir dans notre destin ce qui se joue dans l’inconscient, jusqu’à que les choses aient été vues, comprises et transmutées. En se mettant à l’écoute des sensations et des intuitions, on apprend à voir, à sentir et à s’éveiller à l’être au fond de soi…

Sébastien Fazan