RENCONTRE AVEC LA META

Quelques souvenirs de la rencontre avec Marie-Madeleine en 1999

Se re-trouver !

Lorsque j’ai rencontré Marie-Madeleine, je me sentais vraiment mal… c’était une période très difficile de ma vie, où toute mon ombre était très intense, des sentiments de dévalorisation, d’échecs, d’avoir tout raté, de ne pas être à la hauteur…

Le premier soir après avoir entendu parler d’elle, dans mon lit avant de dormir, je l’ai appelée intérieurement au secours… et dans mes rêves, j’ai eu l’impression qu’une présence venait m’aider.

J’ai rêvé que cette présence m’accompagnait à descendre dans mes gouffres, que je plongeais dans mes abysses intérieurs et que je passais à travers un monde de serpents… je devais plonger dedans, passer à travers… je sentais ces milliers de serpents autour de moi et je m’enfonçais dans cette mer grouillante de reptiles… c’était tellement horrible que je suis tombé dans les pommes… je me suis évanoui dans mon rêve ! Et quand je me suis réveillé, toujours dans mon rêve, j’étais avec mon amie d’alors, on était sur la plage et on regardait le soleil se coucher avec un sentiment d’apaisement et de tranquillité intérieure. Et là, je me suis réveillé réellement dans mon lit, aussi apaisé que sur la plage, et je me suis dit « Ah, je crois qu’il faut vraiment que j’aille travailler avec elle ! ». Donc je l’ai appelée et j’ai pris rendez-vous…

Je suis parti avec mon amie pour aller travailler avec Marie-Madeleine en Normandie. Et là, ce fut un travail magnifique. Marie-Madeleine nous guida à aller dans notre ressenti, à sentir dans notre corps où c’était blessé, où était la souffrance, et à accepter de la regarder en face, de la sentir et de l’accueillir avec amour…

À un moment donné s’est révélé ce gouffre, ce trou noir en dessous de moi, comme dans mon rêve… elle m’a dit « Allez, on y va ! » Et moi, je lui ai répondu « Ça va pas la tête ! » Et du coup, on a décidé d’attendre le soir pour aller pendant la nuit dans ce trou noir. Cela faisait quatre heures que je travaillais et j’étais épuisé, j’avais besoin d’une petite pause avant d’y plonger…

Le soir, nous y sommes retournés… j’avais de la peine à me remettre en contact avec ce trou noir et Marie-Madeleine me proposa de me mettre à l’envers sur le fauteuil… la tête en bas et les pieds en l’air ! Là je pus me laisser glisser, tomber et sombrer dans ce gouffre… j’acceptais de ressentir toutes les sensations de désespoir et d’anéantissement intérieur… je me laissais glisser jusqu’au fond du néant existentiel, là où il ne restait rien…

Et c’est au fond de ce gouffre que je découvrai une lumière antique et vivante… il se déployait une autre conscience… une lumière profonde de connaissance et d’extase émergeait du néant… une sensation de connu, d’intime, d’essentiel, de sacré…

Quelque chose que je connaissais très bien, qui avait toujours été là, que je pressentais obscurément et que je cherchais désespérément… peut-être des vies passées de réalisation spirituelle ou en tout cas l’essence profonde de mon être qui se remettait à jaillir comme une source de joie et de reconnaissance de Soi.

Je voyais que ça faisait des mois que je luttais pour ne pas sombrer, que je m’épuisais à résister au mouvement d’effondrement et lorsque j’acceptai de me laisser aller au fond, sans plus de résistance, je retrouvais enfin ce qui était à la racine de ma quête et de ma souffrance !

Je compris que la douleur est une porte. Oser sentir ce qui fait mal en est la clé. Accueillir ce qui est là, accepter de tout ressentir est le mouvement subtil de l’ouverture… On suit le fil rouge des sensations qui nous ramène au coeur de ce qui souffre. Au coeur du vide, du néant… qui est la porte du Plein, de la plénitude.

C’est simple, magique, essentiel. Au sortir de ce travail, j’ai dit à Marie-Madeleine que je voulais absolument apprendre sa pratique, c’était fondamental ! Elle commença à former des gens quelques mois plus tard, à Paris. C’était sa première volée d’étudiants. J’ai adoré apprendre ce travail, c’était vivant, concret, intense. On apprenait à transformer la matière première de notre ressenti profond… notre plomb de lourdeur et de tristesse, en or éclatant de joie et de paix.

C’est une pratique alchimique par excellence, un travail de transmutation et de libération. C’est aujourd’hui devenu la base de ma pratique, soit en accompagnement individuel avec la Métathérapie, soit en accompagnement de groupe avec la Respiration Alchimique.

Je peux dire que la rencontre avec Marie-Madeleine fut déterminante pour moi, et je lui en suis infiniment reconnaissant ! Je ne sais pas où j’aurais fini sans ces clés magiques de présence et d’amour. Je devenais fou tellement j’étais enseveli sous mon ombre… j’avais l’impression que toute ma conscience explosait dans tous les sens, qu’il n’y avait plus de centre, plus de cohérence, plus rien de stable à quoi s’accrocher… j’avais même accepter intérieurement à aller dans un asile, ne sachant plus comment me récupérer !

Je vois avec le recul à quel point on peux transformer nos ressentis en les écoutants avec amour et conscience… et que nos déséquilibres, nos peurs et nos souffrances ne sont pas des fatalités mais peuvent être transformées et ré-équilibrées lorsqu’on y met suffisamment d’attention aimante…

Même mieux que cela : la douleur et la difficulté nous montre le chemin vers un potentiel intrinsèque en nous : avant qu’une qualité soit développée et épanouie, on en ressent le défaut, le manque ou le déséquilibre… donc en suivant le fil rouge des sensations, on remonte au coeur du vide, de notre sensibilité profonde, blessée et fermée, pour aller y amener de la présence et de la bienveillance, et retrouver l’énergie secrète, la qualité obscure qui était cachée là… ou apprendre à la développer patiemment…

C’est une véritable science alchimique vivante. Je crois qu’on devrait tous apprendre dès tout petit à être à l’écoute de nos sensations physiques et de notre expérience intérieure pour pouvoir identifier nos ombres et nos lumières ! La vie est une grande école de l’Etre. Puissions-nous en retrouver les clés pour effectuer nos métamorphoses !

Sébastien Fazan